Longtemps symbole de liberté chez les femmes, le topless ou la tendance de mettre ses seins à nu sur les plages, est en train de disparaître. Les complexes liés aux petites poitrines et le regard des autres serait-il en cause ? Phénomène de mode ou véritable révolution féminine, le topless ou le monokini est en train de se ranger au placard, et non pas par pudeur. Il semblerait que le rapport au corps a changé et que la société également se modernise.
Le Topless : un phénomène mondial accompagné d’une révolution
Apparu dans les années 60 sur les plus grandes plages telles que la Cote d’Azur, le « topless » ou le monokini a été vite adopté comme la tendance féminine de mode. À l’instar de l’actrice Brigitte Bardot qui a fait tomber son haut de maillot pendant son bronzage, beaucoup de femmes se sont laissées porter par ce phénomène et arborent désormais des seins nus, mais libres, sur les plages.
Le topless fut également révolutionnaire en 1970. Le phénomène accompagne la révolution féminine, l’époque où toutes les femmes brulaient leur soutien-gorge, mais se promenaient également seins nus sur les plages. Les femmes clamaient la liberté sexuelle, mais aussi le droit de disposer de leur corps et de leur vie. Au fur et à mesure, le monokini a pris du terrain, chez les stars comme chez de simples femmes.
Le Topless, en voie d’extinction
Toutefois, depuis quelque temps, le topless commence à perdre du terrain. Les femmes n’osent plus se mettre seins nus à la plage, que ce soit en vacances ou dans leur propre pays. Selon un sondage réalisé par le quotidien Le Parisien en 2013, à peine 12% des femmes font du topless sur les plages. Les mœurs, mais surtout le culte de l’apparence y est certainement pour quelque chose.
La société moderne qui porte des jugements et qui accorde de l’importance au regard d’autrui, force les femmes à être plus pudiques ou complexées, et ce, même si elles continuent de lutter contre ce système.
Les femmes ont toujours été sensibles sur ce point
Le topless serait considéré comme une période de « révolution » où les femmes luttaient contre l’érotisation de son corps. Mais depuis toujours, les femmes cachent et protègent leur poitrine sous des sous-vêtements, car cette partie du corps est considérée comme fragile. « Ce sentiment de vulnérabilité est encore présent aujourd’hui chez les femmes » selon le Dr David Le Breton, chercheur au laboratoire Culture et Société en Europe.
Les femmes se sentent encore de plus en plus touchées par les causes comme le cancer du sein ou l’allaitement. Ainsi, elles sont dans le besoin de protéger cette partie du corps. D’un autre côté, il y a aussi le cancer de peau provoqué par les rayons ultra-violets du soleil qui traumatisent celles qui souhaitent se faire bronzer le buste à la plage.
La société oblige à cacher les complexes
En outre, le sentiment de complexe chez les femmes est toujours présent. Bien que les mouvements de féminisme, pour assumer son corps tel qu’il est, prennent de l’ampleur, la société impose encore les diktats de la mode. Cette société hypersexualisée met en avant des corps nus, des canons de beautés aux images de nudité avec une forte emprise normative.
La vulgarisation des corps siliconés et retouchés contribue également à instaurer chez les femmes ce complexe qui les pousse à cacher leur corps dans des vêtements. Face aux nombreux défauts estimés sur leur corps, les femmes se rhabillent et n’osent plus dévoiler les parties complexantes. Ce n’est plus question de pudeur, mais de complexe non assumé.
Les agressions physiques et sexuelles en cause
Par ailleurs, toujours en rapport avec cette érotisation du corps de la femme, de plus en plus de femmes n’osent se dévoiler, de peur de se faire agresser. La sexologue Ghislaine Paris affirme que « dévoiler son corps, c’est aussi s’exposer au regard et aux jugements par rapport à des critères esthétiques ». Beaucoup de femmes vivent difficilement les jugements de la société, au risque de perdre totalement leur estime d’elle-même.
Que ce soit verbalement, physiquement et surtout sexuellement, les agressions font le traumatisme des femmes. Elles sont toujours victimes de harcèlement physique et moral, et se protègent de plus en plus.
Le Topless, ce n’est pas tout à fait fini
Si le topless fait donc moins d’adeptes sur les plages françaises, c’est surtout pour des raisons de complexe et de pudeur. Toutefois, il est impossible de dire que ce phénomène soit en voie de disparition. Dans les plages privées, à l’abri du regard, il continue encore de subsister.
De plus, de nouveaux phénomènes en rapport avec des mouvements féministes, ont vu le jour, comme le phénomène « No Bra » qui pousse les femmes à se passer de soutien-gorge. Avec la génération future, qui entend « libérer les tétons », il n’est pas sûr que le topless soit vraiment fini.