La réduction mammaire ou diminution du volume des seins, peut revêtir plusieurs aspects en fonction du volume des seins concernés et aussi de leur ptôse, c’est à dire de leur descente par rapport à leur position initiale.
Quelles sont les suites, les cicatrices, et les risques d’une réduction mammaire ? Le Docteur Olivier Gerbault, chirurgien esthétique à Paris nous éclaire à ce sujet :
Les cicatrices après une réduction mammaire
En général la réduction mammaire requiert des incisions sur la peau qui sont toujours visibles après l’opération même si elles deviennent de plus en plus discrètes avec le temps :
Les incisions (en fonction de la technique décidée avec le chirurgien) peuvent être seulement péri-aréolaires (autour des aréoles) ceci est très rare car en général cette technique s’applique aux petits seins très peu tombants.
- Elles peuvent être péri-aréolaires et verticales, à l’aplomb du mamelon, aboutissant au sillon sous-mammaire. Ce cas est plus fréquent mais n’est pas un cas général. Il s’applique aux seins volumineux mais peu tombants.
- Enfin les cicatrices peuvent être en « T » c’est à dire ; une cicatrice péri-aréolaire ainsi qu’une cicatrice verticale, et dans le pli sous-mammaire, une cicatrice horizontale. C’est le cas le plus fréquent même si la cicatrice horizontale est de taille variable.
C’est en fonction du volume de votre poitrine et aussi de l’importance des excès cutanés, que sera décidé le type de cicatrice.
Quelques soient les cicatrices, il faut savoir que l’évolution est classiquement d’environ 18 mois, c’est à dire que les cicatrices sont rouges entre le 3ème et le 6ème mois, la rougeur étant maximale aux alentours du 6ème mois. A partir de cette époque les cicatrices s’estompent progressivement pour aboutir à une cicatrice relativement blanche et peu visible au bout de 18 mois. Vous devez cependant savoir que la cicatrisation est variable d’une personne à l’autre quel que soit les qualités du chirurgien En effet, génétiquement, la cicatrisation est programmée, et peut être décevante même si le chirurgien s’est appliqué à faire des incisions très peu visibles dès le départ.
Il faut donc savoir qu’une cicatrice disgracieuse peut se reprendre c’est à dire qu’elle peut être réopérée au bout de 2 ans environ si c’est nécessaire pour être améliorée.
Les suites d’une réduction mammaire
Lors de l’intervention, les excès glandulaires retirés sont envoyés au laboratoire pour analyse. En général, cette analyse est toujours précédée avant l’opération par une mammographie pré-opératoire qui déterminera si vous avez des seins dystrophiques ou si vous présentez une anomalie quelconque que l’intervention pourra résoudre en même temps que la réduction mammaire.
Après l’intervention, les mammographies peuvent continuer d’être prescrites, sans aucun problème d’analyse. Il suffira de prévenir le radiologue que vous avez déjà été opérée, ce qui expliquera certaines images calcifiées. Cependant, l’opération ne gêne nullement le suivi des seins et en particulier la détection des tumeurs mammaires. À noter qu’en aucune façon une intervention de réduction des seins ne peut être cause du cancer du sein.
Lorsque l’allaitement est souhaité en post-opératoire, ce qui n’est pas très fréquent, il faut d’abord en parler au chirurgien pour qu’il adapte la technique à votre problème. Il existe en effet des techniques de réduction mammaire qui conservent la possibilité d’allaitement.
En ce qui concerne la sensibilité des aréoles et des mamelons, celle-ci est en général perturbée pendant quelques semaines après l’opération, mais revient en général complètement. Il existe cependant des cas (à peu près 5 %) où la sensibilité ne revient pas. Cependant, il faut tenir compte du fait que très souvent, dans les fortes hypertrophies mammaires, la sensibilité préopératoire n’existe presque plus. D’un autre côté, il arrive qu’une sensibilité peu importante devienne exacerbée après l’opération. Ceci est également assez rare.
Dans les suites opératoires, il faut considérer que le sport n’est pas permis pendant les deux premiers mois, et qu’il est raisonnable de porter nuit et jour pendant les 15 premiers jours un soutien-gorge, type soutien-gorge de sport, qui s’ouvre devant, et qui est croisé dans le dos.
Il est conseillé de porter régulièrement un soutien-gorge de toutes façons, dans les suites opératoires d’une telle intervention car il soulage la tension cutanée ainsi que les cicatrices.
Les risques d’une réduction mammaire
La complication la plus fréquente est l’hématome post-opératoire qui en principe est prévenu par un bon drainage.
Les abcès post-opératoires, et les infections en général, sont rares. Nous avons l’habitude de donner des antibiotiques de façon systématique en post-opératoire.
Les souffrances ou les pertes de substances de l’aréole et du mamelon sont exceptionnelles. Cependant, cela peut arriver aux meilleurs chirurgiens, mais le pourcentage de cas par rapport à la pratique courante est très négligeable.
La découverte per-opératoire d’un cancer du sein est exceptionnelle. Un examen histologique est systématiquement demandé et les résultats sont connus au bout d’une dizaine de jours. En général, le cancer du sein s’il existe, est dépisté lors de l’examen radiologique préopératoire.
Les asymétries mammaires post-opératoires peuvent arriver, et il est très fréquent que les seins ne soient pas symétriques de toutes façons, même chez les personnes non opérées. Une asymétrie importante est exceptionnelle.
Les Problèmes cicatriciels ne sont pas rares : toute incision chirurgicale est soumise au risque de cicatrice anormale. On dit : « Le chirurgien fait la cicatrice, et le patient la cicatrisation… ».
Ce qui est certain, c’est qu’une réduction cutanée quelle qu’elle soit entraîne une tension, donc un risque d’élargissement de la cicatrice. Mais ce n’est pas tout ! Une cicatrice peut être hypertrophique, déprimée, pigmentée, voire chéloide… Cependant toutes les chances sont mises du côté du patient pour éviter les problèmes, mais l’aléa cicatriciel est une évidence ; il faut savoir aussi que les patients sont suivis et que des traitements peuvent être proposés au fur et à mesure de l’évolution d’une cicatrice. Et aussi que les reprises des cicatrices sont possibles après 18 mois d’évolution, si elles ne sont pas satisfaisantes. Si vous avez déjà une cicatrice déplaisante, montrez-là à votre chirurgien car elle donnera une bonne idée du risque cicatriciel pour l’opération projetée.